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Le comportement du Prophète (SAW) envers l'environnement

La préoccupation pour la question de la qualité de l’environnement était inexistante au Moyen-âge, sauf… en terre islamique, sur les recommandations du Prophète (SAW) qui en avait dicté les principes de manière totalement progressiste.

 

Le principe de base est la Lieutenance de l'Homme

Dieu a fait de l’Homme son lieutenant ici-bas et Il a fait de la terre son lieu de séjour et de jouissance provisoire. L’Éternel dit : « vous trouverez sur la terre un lieu de séjour et de jouissance éphémère » (sourate 2 « la Baqarah »,  « la Vache », verset 36). Et dans un hadith rapporté par Muslim et Al Nasa’i, le Prophète Muhammad (saw) dit : « Dans cette vie belle et douce, Dieu a fait de vous ses lieutenants». L’Homme s’est donc vu assigner un rôle dans son environnement. Ainsi l’idée centrale de la notion de lieutenance de Dieu est que l’Homme est non pas propriétaire mais responsable de cet environnement ; il en est à la fois l’usufruitier et le gardien. À l’image d’un locataire, l’Homme ne peut disposer de son environnement que dans la limite de son contrat de bail. La propriété absolue n’existant pas en islam, l’Homme ne peut disposer de ses biens en dehors de certaines règles. En effet, la propriété est régie par des normes et des conditions établies par Dieu. L’être humain doit, entre autres, exploiter sa propriété à bon escient, veiller à son développement et à sa protection contre tout ce qui peut lui nuire ou la détruire.

Et parce que la lieutenance de Dieu sur terre n’est que provisoire, l’environnement n’appartient pas à une génération humaine à l’exclusion d’une autre. Il constitue le patrimoine que les différentes générations se transmettent. Partant, l’Homme, de par sa lieutenance, se doit de conserver son environnement pour le léguer aux générations futures dans un état sain, c’est-à-dire tel que Dieu l’a conçu. De ce fait, la mauvaise exploitation et la dilapidation des ressources naturelles par une génération au détriment d’une autre sont des attitudes répréhensibles que l’islam ne manque pas de condamner dans la mesure où elles enfreignent le principe de lieutenance.

 

La question de l’environnement pour le Prophète (SAW)

La relation du musulman avec la terre, l’environnement et la vie, ne se limite pas à quelques aspects seulement, mais elle englobe la terre et la nature entières car, selon sa conception en tant que serviteur d’Allah : « La terre appartient à Allah Qui la lègue à Ses sujets et récompensera les croyants. » Le musulman s’adresse ainsi à la terre : « Ô terre, Allah est mon Seigneur et le tien. »
La loi musulmane considère la terre entière, dans ses moindres recoins, comme un lieu de purification et de prières pour le musulman. C’est ce qui ressort du noble hadith du Prophète (saw) : « La terre m’a été créée comme un lieu de prières et de purification.» (Al Boukhari.). De ce fait, le musulman est porté à aimer tous les habitants de la terre, ainsi que le souligne le noble hadith du Prophète (saw) : « Ayez de la miséricorde pour ceux qui sont sur terre, et Celui Qui est au ciel vous aura en Sa miséricorde.« (Abou Daoud dans son “Sunane”, 4941.)

Dans son esprit, sa foi et sa loi, le musulman parcourt cette grande mosquée qu’est la terre tout en supprimant le mal et les dangers qui peuvent guetter les êtres humains. Il sème le bien et s’active à tous les niveaux à préserver la vie.

Je me propose à présent d’aborder un aspect particulier de la relation humaine avec l’environnement sur la base du Hadith du Prophète (saw), à savoir la lutte contre la pollution et les menaces qui pèsent sur l’environnement, ou la promotion de ce qui est bon et utile.

 

L’interdiction des nuisances

En plus des moyens de lutte contre le désordre dont nous avons précédemment traité, tel que le redressement des fautifs, le Messager d’Allah (SAW) a attiré notre attention sur des comportements qui continuent à représenter dans notre vie contemporaine le grand danger qu’ils ont toujours été, depuis la nuit des temps, et à causer d’importants dégâts.

Selon Abû Hurayra (QDA), le Messager d’Allah (saw) a dit : « Les articles de foi sont au nombre de soixante ou soixante-dix, dont le premier est celui qui dit qu’il n’y a pas d’autre Seigneur qu’Allah, et le dernier, celui qui interdit de souiller la voie publique.« ( Al Boukhari et Mouslim)
Par « souiller », il faut entendre gêner le passant en remplissant la voie de pierres, d’arbres, d’os, d’odeurs nauséabondes, de saletés, etc.

Selon Abû Dharr (QDA), le Prophète (saw) a dit : « Il m’a été exposé les œuvres de ma communauté afin que j’examine leurs bons et leurs mauvais côtés, et j’ai constaté parmi ses bonnes actions le fait d’ôter de la voie publique tout ce qui peut nuire aux gens. Parmi ses mauvaises actions, j’ai constaté le fait de ne pas enterrer le crachat dans la mosquée. »  (Mouslim : n° 2618. Ibn Maja).

Abû Bourza raconte avoir dit au Prophète (saw) : « Ô Messager d’Allah, je ne sais si je mourrai avant ou après toi ; dicte-moi donc une action pour laquelle Allah me récompensera ». Et le Prophète (saw) de répondre : « Fais ceci ou fais cela, mais surtout évite d’amonceler des ordures sur la voie publique. » Et dans un hadith, il est dit : « Évite de souiller la route des musulmans ».(Mouslim n° 57)

 

L’encouragement à enlever les nuisances

Selon Abû Hurayra (QDA), le Prophète (saw) a dit: « Pour chacun de ses os l’homme doit une aumône chaque fois que le soleil se lève… » Et de continuer : « Quand il retire un obstacle de la voie publique, c’est pour lui une aumône » (Al Boukhari et Mouslim)

Et d’après le hadith d’Ibn Abbas (QDA), le fils de l’oncle du Messager d’Allah (saw), il a ajouté : « Lorsque tu écartes un obstacle de la voie publique c’est comme si tu as prié.« (Ibn Khouzaïma dans son Sahih)

Dans son hadith sur l’Émissaire d’Allah (saw), Abû Dharr (QDA) dit : « le fait que tu écartes de la voie publique une pierre, une épine ou un os gênant le passage des gens, c’est pour toi une aumône.« (Al Bayhaqi)

Abû Hurayra (QDA) rapporte l’histoire suivante racontée par le Prophète (SAW): « Alors qu’il marchait sur une route, un homme trouva une branche épineuse qu’il écarta ; Allah l’en a récompensé et lui a pardonné tous ses péchés » (Al Boukhari et Mouslim)

Dans un hadith, il est dit : « J’ai vu un homme entrer au Paradis après avoir débarrassé la route d’un arbre qui la coupait et qui portait préjudice aux musulmans. »(Mouslim)

Et, dans un autre hadith: « Un homme passa à côté d’un arbre sur la route et se dit : Par Allah, je vais enlever cet arbre encombrant pour qu’il ne porte pas préjudice aux musulmans ; et il fut admis au Paradis. »

 

L’interdiction de la pollution des eaux

Comme le Messager d’Allah (SAW) a voulu et insisté sur l’obligation d’écarter tout mal de la route des gens et de leur vie en général, il a insisté en particulier sur les endroits très fréquentés par les gens et où la pollution affecte leur vie et entraîne de graves conséquences. Dans son Hadith, le Messager d’Allah (SAW) a dit :  » Craignez les deux maudits ; et les gens de demander : « Et qui sont ces deux maudits, Ô Émissaire d’Allah? » « Celui qui fait ses besoins dans le chemin des gens ou leur abri » (Mouslim)

Dans un autre hadith, l’Émissaire d’Allah (SAW) a dit : « Gardez-vous des trois sources de malédiction : la pollution excrémentielle des points d’eau, de la voie publique et de l’ombre où s’assoient les gens » (Abou Daoud et Ibn Maja).

Ceci constitue une sérieuse mise en garde contre la pollution des eaux utilisables, en particulier celle des eaux potables. On retrouve cette mise en garde dans le hadith de Jaber Ben Abdallah qui confirme que : « Le Messager d’Allah a interdit d’uriner dans les eaux dormantes » (Mouslim, An-Nissaï et Ibn Maja).

Dans un récit, il est dit que : « Le Prophète (SAW) recommande de ne pas uriner dans les eaux courantes » (At-Tabarani dans son Awsat).

Celui qui persiste dans le mauvais chemin, et refuse de faire le peu de choses qu’on lui demande, sera encore plus imprévoyant et plus éloigné d’œuvrer à éviter des dangers menaçant la vie et aussi grands que les émissions toxiques des usines ou autre phénomène nocif de quelle nature ou origine soit-il.

 

La propreté et l’hygiène des rues

L’Islam est l’expression d’une volonté de propreté dans tous les domaines, et il insiste sur la propreté des habitations individuelles et collectives. Le Hadith sacré nous intime aussi l’ordre de nettoyer les mosquées, de les encenser et les purifier. Aïcha (QDA) rapporte que le Prophète (SAW) a ordonné que des mosquées soient construites dans les villages, et maintenues propres et soignées. (Ahmed, Abou Daoud, At-Tirmidhi, Ibn Khouzaïma, Ibn Hibbane, et d’autres)

Selon le récit de Samoura Ibn Joundab, l’Émissaire d’Allah (SAW) « nous enjoint de bâtir des mosquées dans nos villages, en apportant un soin particulier à leur construction et leur entretien.« (Abou Daoud et At-Tirmidhi)

Par « village », il faut entendre tout groupement de demeures, tout îlot d’habitations.

Suivant le récit de Sa'd Ibn Abû Waqqâs (QDA), le Prophète (SAW) a dit : « Allah est bon et Il aime la bonté ; Il est propre et Il aime la propreté ; Généreux, Il aime la générosité, et Bienveillant, Il aime la bienveillance. Ne faites pas alors comme les juifs, et nettoyez vos saletés »  (At-Tirmidhi dans son Sunane, al-Adâb dans le chapitre relatif à la propreté).

Le noble compagnon du Prophète (saw), Abou Moussa El Achaâri (QDA), s’adressa ainsi aux habitants de Bassora dont Omar Ben Khattab (QDA) le nomma gouverneur: « Omar Ben Khattab m’a nommé auprès de vous afin que je vous apprenne le Livre d’Allah et la Sunna du Prophète (SAW), et que je prenne soin de vos rues. » (Voir Ad-Darami : Sunane n° 566)

C’est ainsi qu’il ordonna à ceux qui dégageaient des odeurs désagréables de se tenir loin des rassemblements généraux ou, s’ils en faisaient déjà partie, d’en sortir, et ce, même s’ils se trouvaient dans une mosquée. De même, tout fléau nuisible par son odeur, son aspect, et son pouvoir de propagation devait être écarté afin d’améliorer la qualité et l’hygiène de vie et de préserver ainsi les gens contre tous les maux.

 

Faire revivre la terre

Pour assurer une couverture aussi large et aussi durable que possible de la santé et du bien-être publics, la loi musulmane ordonne de faire revivre la terre abandonnée et, par mesure d’encouragement, elle en donne le droit de propriété à celui qui la transforme en terre fertile. Suivant le récit de Sayida Aïch QDA), le Prophète (SAW) a dit : « Quiconque exploite une terre sans propriétaire est en droit de la posséder. » (Al Boukhari dans son Sahih).

D’après Jaber ben Abdallah (QDA), le Messager d’Allah (SAW) a dit: « Quiconque fait ressusciter une terre morte mérite de la posséder » (Hadith rapporté par les auteurs des sunanes).

Quiconque retarde l’exploitation d’une terre fertile et prête à produire, et ce, pour une durée qui dépasse l’entendement et les usages établis, mérite que cette terre devienne la propriété de celui qui vient l’occuper et la ressusciter. Omar Ibn Khattab (QDA) a écrit aux gouverneurs de toute la contrée : « Celui qui retarde de trois ans l’exploitation d’une terre met toute autre personne qui s’y installe pour la faire fructifier en droit d’en devenir propriétaire. »

Un jour, un habitant de Bassora dit à Omar (QDA) : « La terre de Bassora ne nuit à aucun musulman, pas plus qu’elle ne lui est rentable. Je vous prie de me donner le droit d’en devenir propriétaire pour y cultiver oliviers et herbes vertes nutritives. » Omar (QDA) écrivit alors à Abi Moussa et lui dit : « S’il en est ainsi, transférez cette terre à cet habitant. » (Fath Al Bari : 5/20)

Les herbes vertes nutritives comprennent les légumes et toute herbe fine propre à la consommation.
Les hadiths du Prophète (SAW) confirment l’obligation de cultiver la terre, de semer et de planter tout ce qui est utile et bénéfique. D’après le récit d’Anas Ibn Malik (QDA), le Prophète (SAW) a dit à ce sujet : « Tout musulman qui plante un arbre ou sème un champ et qu’un être humain, un oiseau ou une bête en mangent, se voit inscrire autant d’aumônes.« (Al Boukhari et Mouslim)

 

Planter des arbres

D’après Jaber Ben Abdallah (QDA), un jour où le Prophète (SAW) se trouvait sur les terres d’Oum Mouabid ou Oum Moubchar El Ansaria, plantées de palmiers, il dit : « Toutes les fois qu’un musulman plante un arbre ou sème un champ et qu’un être humain, une bête ou une autre créature viennent en manger, il lui sera compté comme aumône tout fruit qu’on en mange. » (Mouslim)
Et, dans un autre hadith, le Messager d’Allah (SAW) a dit : « Quiconque a planté un arbre et veillé sur sa bonne conservation et son entretien jusqu’à ce qu’il produise ses fruits, est considéré comme ayant fait une aumône pour chacun de ses fruits » .(Ahmad, 3/376)

Les hadiths du Prophète (SAW) se rapportant à ce sujet sont très nombreux et incitent les musulmans à sans cesse promouvoir l’agriculture. Le Prophète (SAW) a dit : « S’il arrive un jour à l’un d’entre vous de se retrouver avec un rejeton de palmier et qu’il n’a de cesse de le planter, alors qu’il le fasse. » Ce même conseil est rapporté dans un récit : « Si le Jour du Jugement dernier arrive et que l’un d’entre vous détient un rejeton de palmier, qu’il le plante d’abord! » (Ahmad, 3/184-191. Al Bazzar).

 

La gestion de l’eau

Quant à l’eau, qui constitue de nos jours l’une des grandes préoccupations de l’humanité, elle occupe une place très particulière dans la vie du musulman pour qui c’est une richesse énorme dont Allah fait naître les créatures : « Allah a créé d’eau tout animal » (sourate 24 « An Nûr », « la lumière », verset 45).

C’est l’eau qui entretient la vie : « A partir de l’eau, Nous avons créé tout être vivant. N’ont-ils donc pas la foi? » (sourate 21 « Al Anbiyâ », « les Prophètes », verset 30)

Et, dans sourate 6 « Al An'âm»,« Le Bétail » verset 99 : « Et c’est Lui Qui, du ciel, fait descendre l’eau dont Il fait germer toute chose. »

L’eau est un moyen de propreté et de purification : « Et Nous faisons descendre du ciel une eau pure » (sourate 25 « al Furqân », « le discernement », verset 48).

Il faut remercier Allah pour ce don inestimable qu’est l’eau en la protégeant et en ne la gaspillant pas. L’économie, le non gaspillage, constitue donc un principe général de base dans la loi musulmane. En effet, Allah a dit à ce sujet : « Mangez et buvez, mais ne gaspillez pas » (sourate 7 « Al A'râf », « les murailles », verset 31.)

Un jour, le Prophète (SAW) passa à côté de Sa'd Ibn Abû Waqqâs (QDA) qui faisait ses ablutions, et il lui dit : «  Pourquoi ce gaspillage? » « Y a-t-il gaspillage même dans les ablutions? » lui répondit Sa'd.. « Oui, ajouta le Prophète , et ce, même avec l’eau courante d’une rivière. » (Ahmad, 22112. Ibn Maja : n° 425)

En voyant un homme faire ses ablutions, l’Envoyé d’Allah (SAW) lui dit : « Pas de gaspillage, pas de gaspillage » (Ibn Maja : n° 424)

Suivant les orientations du Coran et de la Sunna, les Compagnons du Prophète (SAW) et leurs disciples enseignèrent à des générations entières que : « Il ne faut pas gaspiller l’eau, même celle des ablutions, et même si vous vous trouvez au bord d’une rivière. » (Fath Al Bari : 1/234)

L’économie et la bonne conservation de l’eau font partie des plus grands principes qui gèrent la relation des musulmans avec l’environnement. Quant à l’usage monopolistique de l’eau, il est honni d’Allah, surtout quand il met en danger la survie comme c’est actuellement le cas dans certains pays africains. Dans la Sunna, il est dit que : « Il y a trois personnes auxquelles Allah n’adressera pas la parole, pas plus qu’Il ne jettera le regard sur elles, le Jour du Jugement Dernier: celui qui ment au sujet de sa marchandise et jure, à tort, qu’il en a donné plus qu’il ne l’a fait ; celui qui lève la main droite dans l’après-midi et prête un faux serment pour s’emparer des biens d’un autre musulman ; et celui qui refuse aux autres l’accès à son eau. »

Allah le Très Haut a dit : « Je te refuse l’accès à mes biens tout comme tu as refusé à autrui celui de ce que tu n’as pas créé de tes propres mains.« (Al Boukhari, 5/43, Muslim, 1/103).

D’après Anas Ibn Malik (QDA), Saad Ben Oubada se rendit un jour chez le Prophète (SAW) et lui dit :  « Ô Emissaire d’Allah, ma mère est décédée sans laisser de consignes et je ne sais s’il est dans son intérêt que je fasse l’aumône à sa mémoire ». Et le Prophète (SAW) de répondre: « Oui, et je te recommande pour cela de donner de l’eau. » (At-Tabarani, in his Awsat 2/73)

Saad lui-même raconte avoir demandé au Prophète (SAW) : « Ô Messager d’Allah, ma mère est morte ; quelle est la meilleure aumône à faire à sa mémoire? » « L’eau », répondit le Prophète (SAW). Saad fit creuser un puits et dit : « Ceci est pour la mère de Saad » (Abou Daoud, Ibn Maja, Ibn Khouzaïma, Al Hakem, Ibn Hibban)

El Berraa Ben Azib raconte: « Un bédouin vint un jour trouver le Prophète (saw) et lui dit : « Ô Messager d’Allah, montre-moi une action qui m’ouvrirait la porte du Paradis. » Et le Prophète (SAW) de répondre : « Si bref que soit ton discours, ta requête est considérable : prête secours dans le besoin ou rachète un captif. Mais si tu t’en sens incapable, alors, il faut nourrir l’affamé et étancher la soif de l’assoiffé. » (Ahmed, Ibn Hibbane et Al Bayhaqi)

La loi musulmane ordonne d’étancher la soif non seulement d’un être humain, mais aussi de toute bête de somme et de tout animal capable d’affection. Selon un hadith authentifié du Prophète (SAW) : « Un homme marchait sur la route, sous une chaleur étouffante ; il vit un puits et y descendit pour étancher sa soif. Lorsqu’il en remonta, il aperçut un chien tout haletant de soif et se dit : « La soif de ce chien est aussi grande que l’était la mienne. Il redescendit alors dans le puits, remplit sa chaussure d’eau, et remonta, la tenant par les dents. Il en fit boire le chien, et Allah l’en récompensa et lui pardonna ses péchés. » On posa alors la question suivante au Prophète (SAW) : « Ô Prophète, avons-nous une récompense si nous traitons bien les animaux? » Et le Prophète répondit : « Tout bien fait à toute créature vivante est récompens » (Malik, Al Boukhari, Mouslim, et d’autres)

Saraka Ben Jaachem demanda au Prophète (SAW) : « Ô Messager d’Allah, si une bête égarée se désaltère dans mon abreuvoir; ferai-je une bonne action en la laissant boire? » « Oui, répondit le Prophète , celui qui entretient la flamme de la vie sera récompensé. » (Ibn Hibbane, dans son Sahih).

Ben Abdallah Ben Omar rapporte la même histoire.(Ahmad qui s’est appuyé sur des témoins réputés pour leur probité)

On peut lire dans le hadith sacré que : « Allah Tout Puissant et Grand a dit : »Ô fils d’Adam, J’ai été malade et tu ne m’as pas rendu visite. » « Ô mon Dieu, comment Te rendre visite alors que Tu es le Maître de l’Univers? » « Ô fils d’Adam, Je t’ai demandé à boire, et tu ne m’as rien donné. » « Ô mon Dieu, comment t’arroser alors que Tu es le Maître de l’Univers? » « Mon serviteur t’a demandé de l’abreuver, en vain ; si tu l’avais fait, tu aurais reçu la même faveur de ma part ».(Mouslim dans son Sahih)

Creuser des puits ou des canaux, et fournir de l’eau à ceux qui en sont privés, sont parmi les bonnes oeuvres les plus bénies d’Allah. Le croyant en sera récompensé éternellement, aussi bien sur terre qu’après sa mort : en effet, ses bonnes actions s’en trouvent valorisées, et ses mauvaises diminuées.
D’après Abû Hurayra (QDA), le Messager d’Allah (saw) a dit : « Le croyant récoltera après sa mort les fruits de toutes les œuvres de piété, toutes les bonnes actions qu’il accomplit sur terre, telles qu’enseigner et divulguer sa science, élever des enfants dans la vertu, léguer un Livre Sacré, construire une mosquée, bâtir un abri pour les voyageurs, faire couler une rivière, ou prendre sur sa fortune personnelle pour faire l’aumône à sa santé et à sa vie » (Ibn Maja, Al Bayhaqi et Ibn Khouzaïma)
Comme le confirment de nombreux hadiths du Prophète (SAW), la loi islamique veut que les hommes se partagent les produits de première nécessité, à commencer par l’eau. Un Compagnon du Prophète, qui faisait partie des émigrés, raconte : « J’ai combattu auprès du Messager d’Allah que j’ai entendu dire à trois reprises : Les êtres sont des associés en ce qui concerne trois choses : le fourrage, l’eau et le feu » (Ahmad et Abou Daoud)

(NDLR : Certains Oulémas ont déduit de ce hadith que le pétrole (en tant que source d’énergie désignée par « feu » dans le hadith) devait donc être un bien commun à la Oumma.)

Selon Bahia, son père a demandé au Prophète (SAW) : « Ô Messager d’Allah, quelle est la chose que l’on ne peut interdire? L’eau, répondit le Prophète. » (Abou Daoud, Ibn Maja, d’après Aïcha et Ibn Abbas)

 

Source : "al amanah, notre Terre, notre responsabilité"